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NOTRE BILAN CARBONE 

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Nous avons eu beaucoup de mal, via les différents simulateurs existants, à avoir une vision claire de nos émissions. Tous ont été conçus pour des logements de type maison ou appartements, mais pas pour des maisons roulantes de 6m².

Dans notre cas, il y avait en plus beaucoup de biais possibles : les émissions liées au média doivent-elles être prises en compte séparément de celles liées à notre vie perso ? Que fait-on des émissions générées par les visionnages de nos vidéos sur YouTube ? On dit que ce sont vos émissions et pas les nôtres ?

Pour les parties qui n’étaient pas simulables grâce aux différents calculateurs en ligne, nous avons fait ça à la mano. 

L’idée n’est ni de s’autocongratuler, ni de se flageller, mais d’avoir conscience des ordres de grandeur et des domaines dans lesquels nous pouvons progresser.

LE TRANSPORT : 2 tonnes eq. CO2

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Il est clair que passer du vélo ou des transports en commun à des déplacements en van, ce n’est pas le conseil le plus avisé que l’on puisse donner à quelqu’un qui souhaiterait améliorer son bilan carbone.

Notre Renault Trafic de 2007 et ses 7,9 litres au cent nous fait cramer plus d’essence qu’à l’accoutumée, alors on fait un gros travail pour rationaliser nos déplacements et organiser nos tournages et notre logistique de manière cohérente. Mais on verra aussi que la vie en van aménagé est beaucoup plus sobre que celle en appartement ou en maison sur d’autres postes d’émission. 

 

Sur une base de 1500 km parcourus par mois (qui est une moyenne très haute), nous consommons à peu près 120 litres d’essence chaque mois, soit 60 litres par personne. 

D’après de savants calculs, ça équivaut à quasiment 2 tonnes eq. CO2 par personne.

Chiffre très parlant, puisque 2 tonnes eq. C02, ça représente :

  • 20% du bilan carbone d’un Français moyen (9,9 tonnes eq. C02)

  • Exactement ce qu’un français utilise en moyenne pour ses déplacements en voiture

  • Pile poil la quantité de gaz à effet de serre à émettre par personne dans un monde neutre en CO2... Les calculs ne sont pas bons Kévin !

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L’ALIMENTATION ET L’EAU : 1 tonne

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Pour le manger :

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La chose la plus facile à changer lorsque l’on veut réduire son empreinte carbone, c’est sa consommation de viande. Cela fait plusieurs années que Mélanie est végétarienne et que Kern a... Bon, à dire vrai, Kern a encore quelques soucis quand il se retrouve entouré de merguez à un barbecue... mais notre régime quotidien à tous les 2 est globalement dépourvu de viande ou de poisson.

 

A lui seul, l’élevage représente environ 15% des émissions de CO2 dans le monde (source FAO), ce qui est plus que la totalité des émissions liées aux transports. Des chiffres qu’il est important de connaître avant de traiter de Khmers verts celles et ceux qui ont le toupet de réclamer une alternative végétarienne dans les cantines de nos écoles.

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Même si la distance parcourue par nos aliments arrive au second plan en termes d’impact carbone, il va de soi que notre alimentation passe par les circuits courts, et que l’on est ravis de se fournir en bons fruits et légumes auprès des producteurs locaux que nous avons le plaisir de visiter.

Dernier truc : on évite la salade grecque en hiver, ce qui nous permet à la fois d’améliorer notre haleine, et de ne pas contribuer à faire tourner des serres chauffées en hiver. Malin, non ?


Pour l’eau :

 

Il est clair qu’avec nos petits jerricans de 25 litres à recharger régulièrement, on ne fait pas de folies. Voici comment nous estimons notre consommation quotidienne pour deux personnes en van :

  • Hydratation : 3 litres

  • Cuisine : 3 litres

  • Vaisselle : 10 litres

  • Toilette - Hygiène : 12 litres (nous avons une minuscule douche dans le van, et avec nos faibles réserves en eau, nous sommes contraints à la toilette de chat !)

  • Linge : 9 litres (sur la base d’une machine  par semaine)

  • Sanitaires : on n’en a pas dans le van. Et ouais, on est comme ça nous, les fesses à l’air en Crocs au milieu d’un sous-bois... C’est la vie qu’on a décidé de mener, comme dirait l’autre. Les lieux qu’on visite ont quasiment tous des toilettes sèches, mais évidemment il y aura de nombreux tirages de chasse d’eau dans des toilettes publiques mal entretenues.

Total : 37 litres par jour,qu’on va donc arrondir à 40 litres en prenant en compte les sanitaires.

 

Etant donné qu’un Français consomme en moyenne 150 litres d’eau par jour,on s’en sort plus que bien sur ce coup-là. En contrepartie, nous sommes parfois un peu dans la souffrance(aaah la nostalgie des bonnes douches chaudes après une journée d’hiver glaciale...).

L’ÉLECTRICITÉ : 0,001 tonne

 

Nous avons un panneau solaire sur le toit de notre bolide, d’une puissance de 300 watts. On consomme bien moins d’électricité que dans un appartement classique, mais ça n’a pas pour autant une grande influence sur nos émissions de CO2 puisque l’électricité française est largement décarbonée... Et on sait que les panneaux solaires, c’est pas toujours gégé en terme de minerais extraits dans des conditions plus que douteuses depuis l’autre bout du monde. Voilà typiquement un poste d’émission que les simulateurs d’empreinte carbone ne prennent pas vraiment en compte puisqu’ils partent du principe qu’on est raccordé au réseau électrique français.

 

Ce qui est sûr, c’est qu’on a très vite compris qu’il fallait rationaliser notre consommation d’énergie si on voulait pouvoir recharger nos ordis. Fini le robinet à électricité illimité de notre appartement, place aux calculs à base de watts et d’ampères. Les cours de physique du lycée, P = U x I, ça vous parle ? 

 

Aller, un rapide petit calcul quand même : un panneau solaire émet en moyenne 55 grammes de CO2 par Kwatt produit. Nous consommons 600wh/jour, donc 219 Kwatt heure à l’année, donc environ 12 kg.

LE CHAUFFAGE : 0,033 tonne

 

On s’est assez peu chauffé l’hiver dernier, sauf en cas de grand froid, mais il faut bien avouer que le réchauffement climatique fait le boulot puisque l’hiver a été assez doux et qu’on a même vu des ajoncs fleurir en janvier en Bretagne.

Comment on se chauffe quand il fait trop froid pour dormir sereinement ? En premier lieu avec une grosse couette, un sac de couchage, 1 plaid et 1 pull pour dormir, et ensuite avec un petit chauffage type webasto (au diesel donc... Bouuuuh !) qui nous permet de passer l’hiver.

L’hiver dernier, on s’est rendu compte qu’on l’utilisait très peu, d’abord parce qu’on y met un point d’honneur, ensuite parce que ça pue, et enfin parce qu’on est des warriors.

De janvier à mars, nous n’avons utilisé que 15 litres de Diesel (9 mètres cubes à chauffer, ça va très vite). Ajoutons 10 litres pour novembre et décembre à venir, et ça nous donne donc 25 litres de Diesel, soit un niveau d’émission de 66 kg par an à diviser par deux.

LE GAZ : 0,076 tonne

 

Seule notre cuisinière fonctionne au gaz. On va tout simplement se baser sur la consommation moyenne d’une gazinière pour un foyer de deux personnes, à savoir 365 kWh à l’année,ce qui équivaut à 152 kg de CO2 à diviser par deux. Il faudra peut-être compter quelques grammes en moins à cause des repas loupés parce qu’on ne s’est pas rendu compte qu’on arrivait au bout de la bonbonne en lançant la cuisson de nos coquillettes.

LES SERVICES PUBLICS : 1,3 tonne

 

Bah là, y’a pas le choix, le tarif, c’est 1,3 tonnes pour tout le monde. Peut-être un tout petit moins depuis que nos ministres mettent des cols roulés pour passer l’hiver.

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Bruno Lemaire en train de faire son Bilan Carbone sur nosgestesclimat.fr 

© Twitter Bruno Lemaire

LE NUMÉRIQUE : 0,15 tonne

 

Nous avons tout un attirail d’appareils numériques pour nous permettre de filmer nos aventures et de vous les partager. Ce n’est clairement pas le poste où l’on fait preuve du plus de sobriété. 

Nous avons un drone, des micros, un stabilisateur... mais l’avantage, c’est que ce matériel de base avait été acheté en 2021, et qu’on s’en contente très bien. Pas d’achat de nouvelle caméra hi-tech, ou d’un nouveau drone de compétition, on repart avec la même team que l’année dernière !

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Tout ce beau matériel nous sert à diffuser des vidéos sur YouTube, que vous regarderez potentiellement dans la meilleure résolution possible. Le paradoxe de tout ça, c’est que plus notre petit média marchera, plus vous serez nombreux à nous regarder, plus notre empreinte carbone augmentera...

Mais est-ce qu’on espère en retour pouvoir influencer positivement sur les modes de vie de la micro-audience qu’on aura ? Oui.

Est-ce qu’on se servira de cet argument digne d’une plantation d’arbres de Total pour se donner bonne conscience ? totalement.

 

Le chiffre de 0,15 tonne présenté ci-dessus est le résultat qu’on obtient sur la partie numérique via un simulateur d’empreinte carbone. Il ne prend donc pas en compte les émissions occasionnées par vos visionnages, c’est très important de le préciser.

LE BORDEL (Vêtements, loisirs, produits manufacturés...) : 0,3 tonne

 

Vêtements : 

On a laissé l’essentiel de nos vêtements bien au chaud dans des cartons, vu le peu de place qu’on a dans le petit placard dédié de notre van. Clairement, l’heure n’est pas à faire les boutiques pour un grand relooking. Mélanie n’achète que du seconde main, et même si Kern use ses baskets plus vite que la moyenne des français, on ne fait pas vraiment de folies. 

 

Produits manufacturés : 

RAS de ce côté-là, on a pas la place pour autre chose qu’un mini-aspirateur de voiture et une tondeuse électrique. 

 

Loisirs : 

On connaît toutes les meilleures appli de randonnées et on choisit nos spots d’excursion avec le guide Recto Verso des Others. Vous ne connaissez pas ? Si vous aimez faire des excursions en pleine nature sans bousiller votre empreinte carbone, on vous conseille d’y jeter un œil ici.

RÉSULTAT TOTAL : 4,86 tonnes

 

Peut mieux faire. 

 

Si l’exercice du bilan carbone est imparfait, nos modes de vie le sont encore plus : les derniers travaux du cabinet carbone 4 établissent l’empreinte carbone d’un Français moyen à 9,9 tonnes eq. CO2, alors que nous devrions être à 2 tonnes si nous ne voulons pas que les Norvégiens puissent un jour produire du vin rouge. Or, personne ne veut ça.

 

Pour avoir conscience des ordres de grandeur, il y a ce schéma assez parlant :

graphique carbone 4.png

Pour faire la simulation de son bilan carbone personnel (si toutefois vous ne vivez pas dans un habitat roulant, auquel cas les simulateurs existants ne vous seront malheureusement pas d’une grande aide), plusieurs possibilités en ligne, mais celui de l’ADEME ici est très bien !

 

Ça prend 10 minutes à faire, juste le temps de se faire réchauffer une pizza surgelée à la merguez (si vous n’avez pas lu cet article en diagonal, vous savez qu’il n’est pas conseillé de faire ça).

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